N’étant pas franchement porté sur la bouteille (sauf s’il s’agit d’une 2l de Vittel, vous voyez l’étendue du problème) et mon palais n’ayant pas particulièrement été conquis par les charmes du champagne, l’histoire d’amour entre ce 23ème roman d’Amélie Nothomb et moi n’était pas bien engagée. En effet, le sujet de Pétronille est clair : Amélie aime prendre des cuites au champagne, mais décide que cette expérience sublime doit être partagée. Au hasard d’une séance de dédicace, elle rencontre Pétronille
Fanto qui se révélera être la compagne de beuverie (presque) idéale. Même si les romans auto-biographiques d’Amélie Nothomb ont parfois la cote chez moi (Le Sabotage amoureux, Métaphysique des tubes), Pétronille n’arrive pas à me séduire, à la manière du dernier en date, La Nostalgie heureuse, auquel je n’avais pas trouvé beaucoup d’intérêt. En voici les raisons :
Ce roman a vraiment pour fil rouge l’alcool dans sa forme excessive et on doit vraiment se taper des délires plus ou moins intellectuels de 2 femmes ivres pendant tout le bouquin. Comme In Real Life, mon œil sobre observe ce genre de comportement avec un détachement plutôt gêné. Ce champagne est censé être le prétexte pour nous présenter une jolie histoire d’amitié, mais là encore, ça coince. Pétronille et Amélie donnent souvent l’impression de se faire chier ensemble : tout les oppose et au lieu d’enrichir leur relation, cette disparité les amène souvent à de l’incompréhension. Le dialogue de sourd lors d’une réception ou l’escapade dans une station de ski sont assez représentatifs de cette impression de regarder deux électrons libres qui ne se rapprocheront pas.
Mais le principal problème de ce roman, c’est qu’il est vraiment auto-biographique. Bon, pas au sens strict du terme, vu que Pétronille Fanto n’existe pas (même s’il s’agit en fait de la romancière Stéphanie Hochet) et qu’Amélie Nothomb le fait bien comprendre dans les 2 dernières pages du bouquin. Rappelons également qu’Amélie Nothomb est un personnage a priori fictif, même si sa biographie coïncide souvent avec celle de son auteure. Mais Pétronille est auto-biographique dans le sens où il parle bien d’Amélie Nothomb, la romancière farfelue, et de son quotidien de célébrité littéraire. Amélie se complaît ici à détailler son train de vie ou ses obligations et en profite pour régler ses comptes (avec une lectrice qui l’accuse de plagiat, avec les critiques qui ont parfois mal accueilli Acide sulfurique), le tout sur un ton assez pédant. Je n’avais pas forcément repéré ceci dans ses autres romans auto-biographiques mais pour le coup, j’ai envie de jouer ma Vivienne Westwood en lui donnant mon chien à promener (ceux qui ont lu le bouquin comprendront), histoire de la calmer un petit peu.
Au final, je n’ai pas trouvé d’intérêt à ce livre. Il parle d’un univers qui ne m’est pas proche et évoque une addiction qui me passe par-dessus la tête ok, mais c’est le cas d’autres livres que j’ai déjà pu apprécier. Non, ici, je n’ai pas trouvé de but au récit qui me semble trop centré sur lui-même sans apporter quelque chose au lecteur. Il se transforme d’ailleurs vers la fin en une sorte de journal de bord d’Amélie Nothomb et c’est généralement le genre de document intime et peu passionnant qu’on ne publie pas.
Ok je ne lirai pas 😉