La fiction ici est presque banale : un grand écrivain en panne d’inspiration, une vieille histoire de meurtre qui remonte à la surface. Joël Dicker est Suisse, l’action américaine, mais l’intrigue fait parfois davantage penser à un contexte d’un village anglais à la Stephen Frears, avec chaque personnage banal qui se révèle avoir des secrets plus ou moins inavouables et une épaisseur insoupçonnée. L’histoire de La Vérité sur l’Affaire Harry Quebert est complexe et les événements sont les résultats d’une foule de circonstances fortuites : difficile d’anticiper la fin, surtout que certains éléments nous emmènent vers de fausses pistes.
Je reste assez déconnecté de l’aspect « cours sur l’écriture d’un chef d’œuvre de la littérature » . Surtout que l’ « inception » est perturbante : je suis moi-même en train de lire un (bon) livre sur quelqu’un qui essaie d’écrire un chef d’œuvre, en faisant référence à un livre fictif qui est magnifique dès ses premières lignes, avec une écriture à couper le souffle… La Vérité sur l’Affaire Harry Quebert n’a rien d’un chef d’œuvre d’écriture et c’est pourtant un très bon livre : la notion de « chef d’œuvre » n’existe peut-être tout bêtement pas en littérature (et en art plus généralement) ?
Mon bémol ira au découpage spécial du récit : on change d’époques et de personnages sans crier vraiment gare et le résultat n’a pas beaucoup d’intérêt autre que de nous perdre.
Mon dièse ira aux conversations entre Marcus et sa mère. J’ai rarement autant ri ! C’est complètement absurde mais c’est vraiment une bouffée d’air frais dans ce roman.
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