Moins de 300 pages et de la matière pour faire une grande saga épique en 7 volumes. C’est un peu l’impression (et la frustration) que j’ai eue à la lecture de cet élément majeur de la science-fiction : Ubik de Philip K. Dick. On a de superbes ébauches prometteuses (un monde ultra-capitaliste, des méchants/gentils avec de gros pouvoirs, une fille qui peut changer le présent, un garçon qui est un télépathe monstrueux, un système de communication avec les morts et quelques relations homme/femme intéressantes) et on se retrouve finalement avec un anti-héros comme personnage principal, une porte payante comme élément bien détaillé, le tout avec une intrigue à la « chat de Schrödinger » et donc peu de ces grandes idées vraiment exploitées. Enfin, et c’est là que se situe le génie, le livre pose plein de questions intéressantes sur le capitalisme, la mort ou le futur et son intrigue inattendue ouvre encore des perspectives perturbantes supplémentaires. Le livre n’apporte par contre pas beaucoup de réponses, mais ce n’était visiblement pas le but en si peu de pages.
Publié en 1969, Ubik est devenu un classique de la science-fiction et c’est tout à fait mérité, surtout si l’on prend en compte que Philip K. Dick était un drogué/schizophrène/paranoïaque notoire à l’époque. Moi, Firmin, en 2014, le fait est que je n’ai pas forcément pris mon pied. Par exemple, en plus des raisons évoquées ci-dessus, j’ai trouvé qu’au niveau de l’écriture, des passages étaient assez virtuoses pendant que d’autres passages étaient trop techniques, voire décousus (le passage d’un personnage à l’autre sans transition). C’est pourquoi j’attribue un horrible 6/10 à ce bouquin. Bam, même pas peur !
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